Retour à la partie précédente : I. Plongeon dans l’Arena Mexico

Larry Costales lucha libre.jpg
 

II. Ma rencontre avec le photographe Jeoffrey Guillemard

Rien n’est évident à México : se déplacer, se retrouver, savoir ce qui est autorisé, ce qui est interdit. Bon à savoir, il est quasiment impossible de pénétrer dans l’Arena Mexico avec un appareil photo (les téléphones portables restent autorisés). Les propriétaires de la salle veulent contrôler leur image au maximum. Allez savoir pourquoi.

Le fait d’être un photographe reconnu et talentueux ne t’aidera pas forcément. Jeoffrey Guillemard est bien placé pour le savoir. Ce Français, installé au Mexique depuis 2014, a collaboré avec des médias prestigieux comme Le Monde, Libération ou Rolling Stone. Je l’ai rencontré dans un café à côté du parc de l’Alameda le jour de mon arrivée. Avec le journaliste Rémi Vorano, il venait de suivre durant plusieurs jours le quotidien de « El Gallo Francés », un catcheur amateur qui s’est lancé dans une folle aventure : s’imposer au Mexique. Si Jeoffrey et Rémi avaient une totale liberté pour prendre des photos dans des arènes moins prestigieuses, collaborer avec l’Arena Mexico a été un casse-tête sans nom où ils ont préféré renoncer, pour le moment tout du moins. 

Affiche de la soirée à l’Arena Mexico. © Sébastien Roux

Affiche de la soirée à l’Arena Mexico. © Sébastien Roux

Mon appareil photo, un FujiFilm X100F, a beau paraitre anodin, l’homme chargé de la sécurité refuse de me faire rentrer. Un Mexicain qui m’accompagne me propose d’aller poser mon sac dans sa voiture. Nous perdons quelques minutes, au point de louper le premier combat entre des lutteuses. Nous arrivons à temps pour assister à un combat de nains, trois contre trois.

L’atmosphère des combats

Les combats de nains, comment te dire… moins aériens mais burlesques au possible. Des baffes en veux-tu en voilà qui résonnent dans la salle. Ils se chargent comme des mules et utilisent leurs cuisses pour étouffer l’adversaire. Habile. Ils viennent parfois en renfort dans les autres combats entre lutteurs, ajoutant une nouvelle dimension au combat. L’ambiance est électrique. Je ne comprends pas encore toutes les expressions du public mais je doute que cela soit des mots d’amour. « Chinga tu madre ! » pour « Ta mère la **** ! » par exemple. Poétique.

 

El Fuego fait son entrée sur le ring. © Sébastien Roux

 

Dans les gradins, la créativité des insultent dépassent l’entendement. La palme d’or revient à celui qui balance la plus grosse connerie. Autour du ring c’est le bingo des clichés : vendeurs de nachos, pintes de bières à gogo, pom-pom girls se trémoussant pour accueillir les lutteurs, écrans géants pour voir les combats au plus près de l’action… l’immersion est totale.

Je ressors de l’Arena Mexico lessivé, la tête grosse comme une pastèque mais les yeux pétillants et le sourire jusqu’aux oreilles. Un peu sonné par le décalage horaire. J’ai envie de partager ce moment. De témoigner, de trouver un angle original. La place des femmes dans cet univers impitoyable ? Jeoffrey m’a justement donné le contact d’une lutteuse professionnelle, Lady Drago.

 

Suite et fin de l’épisode (clique sur l’image) OU RETOUR à la 1ère partie du récit

III. Le quotidien d’une lutteuse professionnelle

© Sébastien Roux

I. La ferveur de la lucha libre

© Carlos Ramirez


Texte © Sébastien Roux - Photo de couverture © Larry Costales