Reconversion. Immersion dans une auberge de jeunesse

Depuis fin février, j’écris un nouveau chapitre de ma vie en plein cœur du Pays Basque. En janvier 2024, j’ai lancé une bouteille à la mer, où plutôt, j’ai lancé une bouteille dans l'immensité de l'océan LinkedIn. Cette bouteille m'a permis de rencontrer virtuellement de nombreuses personnes afin d'affiner mon projet de reconversion centré au départ sur les maisons d’hôtes puis qui a progressivement migré vers les auberges de jeunesse / surf camps.

Journaliste - Éditeur web entre 2017 et 2020, puis Chargé de développement - Conseiller numérique de 2021 à 2023, pourquoi vouloir changer une nouvelle fois de métier ? Après tout, je reste passionné par le monde du journalisme et la volonté d'informer afin de mieux appréhender toute la complexité de nos sociétés. J'ai également découvert et appris de formidables choses lors de mon expérience à Dignamik. Pourtant, je décide de suivre mon intuition. Aller vers l'inconnu. Sortir de ma zone de confort. Est-ce cela la "crise de la trentaine" ou simplement l'un des traits de ma personnalité ?

Pour être totalement honnête, tout est allé plus vite que prévu. Dès le 1er mars 2024, je démarre une expérience dans une auberge de jeunesse : l'Hostel 20 Bayonne, pour travailler en tant qu’employé polyvalent. Je découvre également les innombrables beautés du Pays Basque et j’ai l’occasion de pratiquer à nouveau l’une de mes passions : le surf.

Mes missions sont variées même si l'objectif reste toujours le même : s'assurer d'un accueil optimal dans cet établissement pouvant accueillir plus d'une centaine de personnes. J'ai rapidement pris mes marques, bien aidé par une équipe motivée et dynamique. Que ce soit dès 7h du matin ou à partir de 15h lors des premiers check-in, il faut être réactif pour ne pas se laisser dépasser par des périodes de rush. Au fil des jours, j'ai gagné en expérience afin de mieux organiser les différentes tâches qui se répartissent au fil de la journée.

Quand je suis du matin, cela commence par une discussion avec le veilleur de nuit avant qu'il termine son shift. Puis, je finalise les petits-déjeuners, je m'occupe du check-out des clients en prenant soin de savoir comment s'est passé leur séjour et je prépare le ménage à faire sur les quatre étages. Avec 11 dortoirs et 7 chambres privatives, il faut savoir bien communiquer avec les différents membres de l'équipe pour être efficace.

Quand je suis de l'après-midi, je prends le relai et je m'occupe d'enregistrer les premiers check-in. C'est à ce moment-là que je peux donner des infos pratiques et des bons plans aux nouveaux arrivants. La dimension humaine est primordiale. On prend le temps de les accompagner dans leur dortoir / chambre afin d'échanger. Bien souvent, on retrouvera ces mêmes clients un peu plus tard pour leur servir un verre et leur préparer des snacks / pizzas qu'on propose sur place.

Travailler à l'Hostel 20 Bayonne, c'est avant tout créer du lien. Un établissement où l'on peut croiser des pèlerins qui débutent ou terminent le chemin de Compostelle, des fans de rugby qui viennent assister à un match de l'Aviron Bayonnais, des amis qui viennent fêter un futur mariage ou simplement des curieux et curieuses qui viennent découvrir les innombrables charmes du Pays Basque.

© Photo de couverture prise le samedi 4 mai 2024 à 23h après une journée intense et plaisante ! Établissement complet, notamment grâce à un groupe de la Croix-Rouge qui était présent pour assurer l'assistance au marathon de Biarritz le lendemain.

Bilan. Mon expérience au sein de Dignamik

© Aurelie Schira

Avant d’aborder le futur, un petit saut dans le passé s’impose

Comme beaucoup, la propagation du Covid dans le monde a bouleversé mon quotidien. Mars 2020 : je suis rapatrié du Mexique et je ne peux mener à terme certains projets journalistiques. Je ne le sais pas encore, mais je m’apprête à vivre pendant presque quatre ans dans la ville où j’ai grandi : Digne-les-Bains.

Durant le confinement, je commence à plancher sur le projet Nouvelles Odyssées (actuellement en stand-by même si je ne ferme pas la porte de le relancer prochainement). L’été, je reprends du service une quatrième fois en tant que surveillant de baignade au plan d’eau de Digne-les-Bains. Septembre 2020 : le saut dans l’inconnu. Il m’apparaît difficile de retourner travailler dans un média suisse ou d’envisager une nouvelle expérience comme journaliste pigiste à l’étranger.

Mon avenir professionnel est-il en France ? Je commence mes recherches en ne me fixant aucune limite géographique dans le territoire hexagonal. Le destin et l’instinct vont alors me guider vers une start-up dignoise : Dignamik.

Premiers pas

Janvier 2021. J’arrive dans cette jeune entreprise qui se donne pour mission d’apporter des informations courtes et synthétiques via des publications sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram). L’objectif est simple mais efficace : diffuser des idées de sortie tout en présentant l’ADN de commerçants / artisans / associations et indépendants qui sont basés dans les trois plus grandes villes des Alpes-de-Haute-Provence : Digne-les-Bains, Sisteron et Manosque.

À mi-chemin entre un média et une agence de communication, je me forme à un profil plus commercial tout en gardant mes compétences acquises de mes trois années de journaliste. J’apprends à connaître mes collègues qui pour certains deviendront des amis. Je débute mes déplacements réguliers à la rencontre de professionnels aux profils divers et variés afin de développer le réseau VieMaVille.

L’essor de VieMaVille

Alors que VieMaVille à Digne-les-Bains existe depuis plusieurs mois et que VieMaVille à Sisteron a été lancé durant l’été 2020, je participe aux premiers mois de VieMaVille à Manosque. J’intègre mes premiers adhérents en prenant soin de rédiger un article sur leur histoire avant de mettre en avant leurs spécificités à travers des thématiques précises. Dès le printemps 2021, je participe activement au lancement de plusieurs nouveaux territoires (VieMaVille à Chateau-Arnoux-Saint-Auban qui deviendra VieMaVille en Moyenne Durance, VieMaVille à Oraison, VieMaVille à Forcalquier) avant de continuer sur cette lancée à l’été 2021 (VieMaVille dans la vallée de la Blanche et VieMaVille dans la vallée de l’Ubaye) et de finir l’année en beauté avec un dernier lancement, cette fois-ci dans les Hautes-Alpes (VieMaVille à Laragne qui deviendra VieMaVille dans la vallée du Buëch). Jusqu’à décembre 2023, ma mission principale est de développer le réseau VieMaVille dans ces multiples territoires.

Un seul mot : oser

Je suis convaincu d’une chose. Pour réussir, il faut oser ! Oser suivre son instinct, oser se tromper, oser se renouveler. Développer VieMaVille dans tous ces territoires n’a pas été un long fleuve tranquille. Il a fallu prouver l’intérêt d’adhérer à cette solution numérique mettant la proximité au centre de ses priorités. Et même si cette solution numérique n’est pas forcément coûteuse, les professionnels sont tellement sollicités qu’ils doivent forcément faire des choix dans leur budget communication.

Du côté des habitants et des touristes, le défi est de leur donner envie de s'abonner au réseau puis de continuer à les surprendre en leur faisant (re)découvrir des acteurs passionnés des territoires et des bons plans pour sortir. Mettre en avant l’aspect humain, même si cet aspect n’est pas toujours évident suivant les profils rencontrés, est le pilier pour créer du lien. Après tout, le numérique n’est qu’une porte pouvant mener au monde réel. Le but n’est pas de vivre derrière nos écrans mais de donner envie de créer des expériences et d’apporter davantage de cohésion dans notre société. Une phrase pour résumer cela : “Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !

Être patient et savoir se renouveler

Progressivement, les VieMaVille des différents territoires se sont développés. La clé du succès selon moi ? Le fait de rester facilement joignable avec tous les adhérents et d’être régulièrement présent sur ces territoires. Tout en restant lucide (la communication, ce n’est pas de la magie) mais en acceptant les retours, positifs comme négatifs. Car dans le numérique, tout va très vite.

Au printemps 2023, Dignamik a fait le choix se renouveler ! La décision a été prise de ne plus se contenter de rédiger uniquement des publications sur VieMaVille mais d’apporter une plus-value globale aux adhérents à travers une boîte à outils réunissant création de contenus, mise en relation avec d’autres professionnels (photographes, vidéastes, médias), création et animation de sites web, campagnes marketing et gestion directe de leurs réseaux sociaux. En interne, il a fallu s’adapter. Si c’était si facile, tout le monde le ferait. Quelques mois après avoir participé à cette transformation, je sais que l’entreprise Dignamik est dans la bonne direction pour continuer sur cette belle lancée ! Bâtir une relation de confiance prend souvent du temps. C’est l’une de mes plus grandes fiertés au moment de tourner cette page : celle de penser à toutes ces belles relations professionnelles que j’ai pu tisser durant ces trois années. Merci.



Ce n’est qu’un au revoir

L’instinct comme boussole. Changer ses habitudes n’est pas évident. Quitter à nouveau son département d’origine non plus. Mais au fond de moi, je sais que c’est le moment d’effectuer ce changement. Le moment de se lancer un nouveau défi à l’aube de mes trente ans. L’occasion, aussi, de découvrir un nouvel univers professionnel : les auberges / maisons d’hôtes.

Pourquoi cet univers en particulier ? Cette graine a sans doute germé en octobre 2021 lorsque j’ai effectué un road-trip en moto en Corse. Je découvre alors l’aspect humain de ces auberges / maisons d’hôtes et de ces personnes qui incarnent à leur façon un territoire en tissant des liens autour d’eux pour le valoriser au mieux. Ces personnes, qui après avoir souvent beaucoup voyagé, ont souhaité s’ancrer pour accueillir comme il se doit celles et ceux qui veulent s’immerger dans un territoire. Quelque part, je suis convaincu que tout cela n’est qu’une suite logique à mes précédentes expériences professionnelles.

© Aurélie Schira

Je ne sais pas où je vais, mais je sais d’où je viens

L’année 2024 s’annonce intense et excitante. Pour la simple et bonne raison qu’au moment d’écrire ces lignes je ne sais pas exactement où le destin va m’emmener. Je fais confiance au destin. Jusqu’à présent, j’ai toujours su retomber sur mes pattes.

J’espère trouver une ou plusieurs expériences de l’autre côté de la France. La façade Atlantique m’attire. Du Pays Basque jusqu’à la Bretagne, je suis en quête de renouveau. Si je ne trouve pas chaussure à mon pied là-bas, je sais qu’il sera toujours possible de se projeter ailleurs. Quand on croit en soit, l’univers des possibles n’a pas de limite. Je sais aussi que je continuerai d’observer avec attention le développement de Dignamik et du réseau VieMaVille. Que ce soit via les réseaux sociaux, sur le site web viemaville.fr ou prochainement sur une application dédiée, il est facile de garder une forme de contact même en étant éloigné géographiquement.

Au moment de terminer ce texte, j’aimerais simplement remercier toutes celles et ceux que j’ai pu rencontrer durant cette expérience professionnelle. Je ne vais pas me lancer dans un inventaire à la Prévert. Mais si vous lisez ces lignes, sachez qu’il y a de fortes chances que vous fassiez partie de ces personnes ! Si une page se tourne, le livre n’est peut-être pas encore complètement terminé.

Sébastien

Projet. Valoriser les Alpes de Haute Provence
Vue du Cousson, Digne les Bains © Sébastien roux

Vue du Cousson, Digne les Bains © Sébastien roux


 

Un retour aux sources qui a du sens. Basé à Digne les Bains depuis fin mars 2020, mon souhait est de mettre en lumière les initiatives inspirantes et les personnes éclairantes qui dynamisent le département des Alpes de Haute Provence et ses alentours.

Un cadre de vie irrésistible. Ce territoire vaste de 6’925 km² (un des plus grands départements de France) bénéficie d’un tissu associatif riche et varié, qu’il soit sportif ou culturel. Sans oublier ses commerces de proximité et leurs produits locaux.

Une image à valoriser. Les quelques 160’000 habitants du département n’ont pas toujours accès aux dernières informations des associations et des commerces à proximité de chez eux. En rejoignant l’équipe de Dignamik en janvier 2021 comme Conseiller numérique de proximité / Chargé de développement, j’œuvre pour le réseau VieMaVille en accompagnant une centaine d’adhérents sur plusieurs territoires.

 

En dehors de Dignamik, mes reportages dans le 04

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Le chantier de la découverte

#Bénévolat #Volonne #Patrimoine

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Les touristes convoitent l’or bleu de Provence

#Tourisme #Valensole #Culture


Exposition. Au Bénin, l'énergie du vaudou
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Là encore, tout est parti d’une opportunité. Celle de m’immerger durant trois semaines au Bénin, pays d’Afrique de l’Ouest situé entre le Togo et le Nigeria. Je découvre le vaudou, loin des clichés habituels. Un an plus tard, mes photographies ont été exposées à la médiathèque François Mitterrand, à Digne les Bains du 24 décembre 2019 au 25 janvier 2020.

Le Bénin, berceau du vaudou. Apparu dans le royaume du Dahomey (actuels Togo et Bénin) au XVIIe siècle, le vaudou est une croyance animiste complexe et mystérieuse où le visible (le monde des humains) se mêle à l’invisible (le monde des esprits et des divinités). Historiquement, le vaudou se diffuse lors de la traite négrière au Brésil, en Haïti, aux Antilles et jusqu’en Louisiane. De nos jours, on estime à 200 millions le nombre de pratiquants dans le monde.

10 janvier 2019, journée nationale des cultes au Bénin. Je me rend à Grand-Popo, à la frontière avec le Togo, pour assister aux cérémonies vaudoues sur la plage entre le fleuve Mono et le golfe de Guinée. Une journée intense où je saisit cette ferveur populaire en photographiant des adeptes recouverts d’une pâte jaune en état de transe. j’apprends l’existence du zangbeto, ce « gardien de la nuit » à la structure de paille qui ne cesse de tourner.

12 janvier 2019, cap sur Porto-Novo. Deux jours plus tard, j’assiste à un défilé célébrant la richesse de ces traditions africaines dans la capitale du pays. Je suis happé par le regard des enfants et par les tenues traditionnelles aux multiples symboles. Dans cette atmosphère, les chants et la musique sont omniprésents. Présent dans le cortège, l’engungun symbolise l’esprit d’un mort revenu se manifester au monde des vivants.

 

Les tirages originaux sont désormais en vente
au prix de 90 € (frais de port inclus).
Merci de me contacter à Sebastien.roux07@gmail.com



Un récit et une galerie photo à découvrir également sur Le Temps


L’article de La Provence sur mon exposition

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Une vidéo réalisée par Maelann Gegot pour TEMA TV lors de mon vernissage

Articles. Expérience au Temps
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La Suisse, ce pays frontalier où j’aime séjourner. Après neuf mois à Fribourg et trois à Genève, je découvre une nouvelle ville en septembre 2019: Lausanne. Sur les bords du lac Léman, je rejoins la rédaction du journal Le Temps pour une durée de trois mois, de septembre à décembre 2019.

Une immersion dans ce média prestigieux. Suite au Prix Lorenzo Natali reçu en juin 2019 dans la catégorie meilleur journaliste émergent, j’ai eu l’opportunité de choisir entre plusieurs médias francophones pour effectuer un stage. Le Temps, référence en terme de journalisme de qualité, m’a séduit par son approche tournée vers l’innovation et la diversité des sujets proposés. Mes articles sont à découvrir ci-dessous.

 

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La galaxie verte qui a porté la vague

© Anthony Anex

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Cee-Roo scrute les images marquantes de 2019

© Rolf Neeser

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Sans pollution lumineuse, mais sous les nuages, les étoiles ont eu du mal à briller

© David Wagnières

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Testez vos connaissances sur l’industrie horlogère suisse

© Eddy Mottaz

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Volkswagen également visé en Suisse

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Aux Etats-Unis, ces denrées européennes en première ligne de la guerre commerciale

© Albert Gea

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La désobéissance civile face à la loi

© Anthony Anex

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Thomas Cook: une centaine de Suisses attendent de rentrer

© Vickie Flores

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L’art de la guerre selon Trump: des haut gradés américains à la retraite tirent la sonnette d’alarme

© Jonathan Ernst

Portrait. « De l’or vert au bout des doigts »
Marie-France Bayetti, journaliste à La Provence édition Alpes depuis de nombreuses années, m’a dressé le portrait dans un article paru le samedi 31 août 2019. Merci à elle. Voici son article, avec quelques corrections, sous le format web.

Marie-France Bayetti, journaliste à La Provence édition Alpes depuis de nombreuses années, m’a dressé le portrait dans un article paru le samedi 31 août 2019. Merci à elle. Voici son article, avec quelques corrections, sous le format web.

 

De l’or vert au bout des doigts de Sébastien Roux

Lauréat du Prix Lorenzo Natali, le Dignois est "Meilleur journaliste émergent"

Bénin, Haïti, Suisse, Caraïbes, Islande... Quel chemin parcouru pour Sébastien Roux, depuis sa collaboration avec notre titre en qualité de "renfort d’été" en 2017. Au cours de ces deux dernières années, ce Dignois de 25 ans a eu l’occasion de travailler plusieurs mois en Suisse pour trois médias, et de partir quatre mois dans les Caraïbes, un mois au Bénin et deux semaines en Islande en tant qu’indépendant pour publier ses articles dans des médias français, suisses et belges.

Fidèle à son emploi saisonnier de surveillant de baignade au plan d’eau, le voici donc de retour dans sa ville natale avec dans ses bagages le Prix Lorenzo Natali 2019 dans la catégorie "Meilleur journaliste émergent". Une très belle récompense pour ce globe-trotter animé par le désir de mettre en avant ceux qui arrivent à sortir du lot en osant faire des choses à contre-courant.

Grâce à une parfaite maîtrise de l’anglais et de gros progrès en espagnol, Sébastien propose ses reportages à des médias francophones et anglophones, et cible les médias hispanophones. Après un séjour Erasmus en Suède et un Master Métiers du journalisme et enjeux internationaux, il part faire de l’humanitaire en République dominicaine tout en travaillant pour une école de kitesurf.

Journalisme de solution

Ses pérégrinations le conduisent au Bénin où il découvre la jacinthe d’eau, présente dans une cinquantaine de pays sur les cinq continents. « Cette plante est nocive pour l’homme, pour la pêche, pour les déplacements en pirogue, et surtout pour l’afflux de moustiques et donc le risque de paludisme. L’angle des articles sur la jacinthe d’eau est toujours " C’est une malédiction, ils perdent tant de récoltes, il y a tant de ma- ladies... ". Et c’est tout, observe Sébastien qui découvre au Bénin des initiatives intéressantes : Certains l’utilisent comme dépolluant. La fibre permet de capter tout ce qui est liquide industriel. Pour arrêter une marée noire, on peut disperser les résidus de la plante, ça permet de limiter la propagation ».

 
 

Une belle entrée en matière pour celui qui envisageait de faire un sujet sur le biomimétisme, ou comment les gens observent la nature pour créer des technologies intéressantes pour l’homme. Par exemple, la fourmi qui arrive à soulever plus que son poids.

Il visite au Bénin une ferme avec un laboratoire biologique. « Je me suis rendu compte qu’ils avaient aussi de la jacinthe d’eau. Et eux, c’était pour faire du biogaz ou pour dissiper les mauvaises odeurs aux abords des toilettes. J’ai trouvé ça intéressant : comment une plante, à priori nocive et menaçante, peut se transformer en une énergie utile pour l’homme. Je me suis dit "Là, il y a quelque chose à faire". J’ai rencontré une ONG qui commençait une formation pour des jeunes agriculteurs. Eux en font du compost. Ils se passent des pesticides qui font une entrée fracassante sur le continent africain ».

Il publie chez Reporterre

En compilant les trois rencontres, l’angle était tout trouvé : comment trois entités ont transformé une menace en or vert. Certains l’appellent "journalisme positif". Ceux qui le pratiquent lui préfèrent "journalisme de solution", moins béat. « Comparé aux autres candidats, mon article essaie de montrer un autre aspect : quelque chose qui peut être nocif, et comment les personnes ont observé, réfléchi, pour tirer parti des bienfaits de chaque méfait ».

Reporterre a immédiatement été réceptif. "Ils ont pris avec plaisir texte et diaporama photos". Tout s’enchaîne. Une dizaine de jours après la publication de son article, Sébastien apprend l’existence du prix Lorenzo Natali. Il envoie son reportage, prouve qu’il a moins de 30 ans. Et oublie. « Deux mois plus tard, quand j’étais en Islande, on m’annonce que j’ai gagné ».

Aujourd’hui, il espère que ce prix l’aidera à décoller. Il envisage de retourner en Suisse où il a travaillé pour trois rédactions, en Belgique, en Amérique latine sa région de cœur, ou encore au Liban en indépendant. Ses sujets de prédilection portent sur l’environnement, le droit des enfants, l’exclusion, la discrimination. « Des sujets porteurs qui ont un message à véhiculer, où l’on peut sortir des stéréotypes ».

« Je laisse toutes les portes ouvertes », sourit le jeune Dignois qui profite de son séjour à Digne auprès de sa famille pour vendre des piges sur des sujets en Provence. En janvier 2020, la médiathèque pourrait lui ouvrir ses portes pour une exposition de photos sur le vaudou au Bénin.

Marie-France BAYETTI

 
Prix. Lauréat du Prix Lorenzo Natali 2019
Michel Touma de L’Orient - Le Jour me remet le Prix Lorenzo Natali dans la catégorie meilleur journaliste émergent. © Twane Photographe

Michel Touma de L’Orient - Le Jour me remet le Prix Lorenzo Natali dans la catégorie meilleur journaliste émergent. © Twane Photographe

 

Tout est parti d’une opportunité. En janvier dernier, j’ai séjourné trois semaines au Bénin. L’occasion de rendre visite à des amis installés à Cotonou. Plusieurs mois à l’avance, j’ai préparé mon séjour du mieux possible : en lisant des articles sur la situation de ce petit pays d’Afrique méconnu, en discutant avec un Béninois terminant un stage en Suisse et en creusant différentes thématiques pour sortir des sentiers battus habituels.

Trois semaines intenses. Trois semaines pour s’immerger dans la culture vaudou. Trois semaines pour découvrir le pays d’est en ouest, du sud au nord avec une escapade dans le parc national de la Pendjari. Trois semaines pour passer du temps avec des locaux et des expatriés. Trois semaines pour surfer les vagues cassantes du Golfe de Guinée. Trois semaines pour saisir des instants du quotidien et les retransmettre à travers des mots et des images.

Trois articles publiés. D’autres qui n’ont malheureusement pu voir le jour, faute de temps et de moyens. Il faut savoir faire des choix, se concentrer sur un sujet plutôt qu’un autre. Dès le début, celui sur la jacinthe d’eau a attisé ma curiosité. Cette plante, présente dans une cinquantaine de pays sur les cinq continents, est essentiellement présentée comme une menace. Pourtant, certains (Green Keeper Africa, le Centre Songhaï, l’ONG JEVEV) ont préféré l’observer pour utiliser ses vertus et transformer cette menace en « or vert ».

 
 

Changer son regard : voilà mon ambition au moment d’écrire ce reportage. L’envie de mettre en lumière des initiatives locales pour bâtir, ensemble, un futur plus respectueux de l’environnement. Cette manière de faire a séduit les différents membres du Prix Lorenzo Natali, qui parmi plus de 1 200 candidats m’ont récompensé dans la catégorie du meilleur journaliste émergent.

Tout s’accélère. Le 19 juin, j’ai reçu à Bruxelles mon prix lors des Journées européennes du développement. Une cérémonie organisée par la Commission européenne et inaugurée par un discours de Kailash Satyarthi, Prix Nobel de la paix 2014. Le commissaire européen pour la coopération internationale et le développement, Neven Mimica, a souligné que ce prix « récompense le travail de journalistes qui vont au-delà de l'afflux incessant d'informations, prenant le temps d'écouter, d'explorer et de découvrir des histoires de développement dans le monde entier. Ils ont mis des visages et des histoires derrière les faits et les chiffres que nous lisons tous les jours. Leur travail est une fenêtre sur la vie et les réalités des autres. Non seulement il nous informe, mais nous fait réfléchir et nous oblige à agir. Avec ce Prix Lorenzo Natali, nous rendons hommage à tous les journalistes qui dénoncent les inégalités et les injustices de ce monde et luttent pour les vaincre avec le pouvoir de la plume. »

 
 

Deux autres lauréates. Le Grand Prix Lorenzo Natali a été remis à Glenda Girón Castro, journaliste salvadorienne à La Prensa Grafica, pour son reportage sur les difficultés de trouver un travail lorsqu’on est atteint du virus du sida. La journaliste française Zoé Tabary, travaillant pour la Thomson Reuters Foundation, a gagné le Prix Européen pour son reportage sur des femmes mauritaniennes qui s’occupent des villages lorsque les hommes partent avec leur troupeau durant plusieurs mois.

 
Vidéos. Écriture de scripts pour Kapaw
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Explorer des thèmes qui vont marquer le XXIe siècle, c’est l’ambition de Kapaw, média 2.0 basé en Suisse, à Genève et à Zurich.

Suivant avec plaisir et curiosité leur aventure depuis 2017, je collabore avec eux sur l’écriture de script. Le résultat final est à découvrir ci-dessous avec la présentation de plusieurs vidéos publiées sur leur page Facebook et Instagram. J’ai, à ce jour, rédigé une trentaine de scripts pour Kapaw.

 
Conférence. Des Vikings fribourgeois aux Diables dominicains, cap sur le journalisme narratif
 

Média suisse apparu il y a 5 ans, Sept est spécialisé dans le journalisme narratif. Mais le journalisme narratif, c'est quoi? Réponse le jeudi 22 novembre 2018 à partir de 20h pour une conférence d’une heure portant sur mes deux articles publiés chez Sept en 2018: Sur les traces des Chiens du Nord et Que le diable m'emporte!

Avec mon (léger) accent du sud, je vais raconter les coulisses de ces deux articles. L’occasion de parler plus longuement du journalisme narratif et de sa façon de produire l’information pour créer quelque chose d’original en gardant une soif d’authenticité sur la réalité.

 
 

Comment j’ai été amené à me battre à l'épée en plein hiver contre d'intrépides Vikings avant de défiler sur une plage des Caraïbes quelques mois plus tard dans la tenue d’un diable. Voici un petit aperçu avec ces deux vidéos.

 
 

Des mooks (contraction entre book et magazine) de Sept consacrés à la Suisse et aux rythmes seront disponibles à la fin de la rencontre. L’évènement est gratuit.

 
Radio. Couleur 3 parle de mes articles
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Pony Express

De 9h à 12h sur Couleur 3

 

Mercredi 7 novembre, dans les locaux de Couleur 3 à Lausanne, l’émission Pony Express suit son cours: des musiques rock et alternatives s’enchainent pour le plus grand plaisir des auditeurs. Soudain, un ange passe. Moment de silence. L’heure de l’interview a sonné. Ellen Ichters présente Patrick Vallélian, journaliste et rédacteur en chef de sept.info, venu parler du média et de son rapport à l’information.

Slow journalism ou journalisme narratif… des termes pour certains encore inconnus. Une façon de travailler avant tout: à contre-courant de l’infobésité ambiante, afin de raconter le monde autrement, à travers la réflexion et les émotions. Un pari audacieux lancé il y a 5 ans et pour lequel je collabore régulièrement depuis janvier 2017.

En plein milieu de l’interview (14.35), je sursaute. La présentatrice évoque mon sujet sur les Chiens du Nord, ces Vikings fribourgeois avec lequel j’ai appris à me battre en novembre dernier. Puis, sans transition, mon dernier reportage sur le carnaval de Cabarete en République dominicaine. Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire. Le jour de mes 25 ans, c’est une belle et inattendue surprise.

Les deux derniers mooks avec mes articles sont toujours disponibles sur la boutique de sept.info. Fin novembre, j’aurais l’occasion de les présenter à Fribourg lors d’une soirée au Centre Fries.

 
Télévision. Mes passages à Marque-page
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2017, lors de mes deux premières expériences dans la rédaction de sept.info, j'ai eu l'occasion de présenter sept livres sur la chaine suisse La Télé. Marque-page, une émission courte, moins de trois minutes, pour donner envie aux téléspectateurs de se plonger dans un livre. Un exercice plaisant mais périlleux: une seule prise, pas de filet de secours, quelques tics qui reviennent («et ce qui est intéressant») sans oublier la création d'un nouveau mot dans la langue française (#obscuranturisme).

 

Mon cousin le fasciste de Philippe Pujol (éditions Seuil)

Après avoir obtenu le prix Albert-Londres en 2014 pour sa série d'articles «Quartiers shit» et après le succès de La fabrique du monstre, Philippe Pujol revient avec un deuxième livre sur son cousin, Yvan Benedetti, ancien chef de l’Œuvre Française, groupuscule de l'ultra-droite française.

Deux épisodes sont d'ailleurs disponibles sur le site de sept.info avec du contenu supplémentaire.


Jours barbares de William Finnegan (éditions du Sous-sol)

Lauréat du prix Pulitzer en 2016 dans la catégorie Biographie, William Finnegan raconte dans ce livre sa relation, forcément très spéciale, avec les vagues et plus particulièrement au surf, sport qui l'a suivi durant sa vie aux quatre coins du monde. Reporter de guerre pour le New-Yorker, le livre évoque aussi son expérience avec l'apartheid en Afrique du Sud alors qu'il était enseignant dans une école.


Au fil du rail de Ted Conover (éditions du Sous-sol)

En 1980, le jeune Ted Conover n'est pas encore un journaliste de renom. Cet étudiant en anthropologie décide durant plusieurs semaines de suivre le long de la côte ouest américaine des «hobos», ces sans-domicile itinérants américains. Une vie loin du confort mais riche en expériences et en rencontres. Un livre témoin d'une époque et d'une certaine liberté. L'auteur dans sa préface nous explique qu'il serait pratiquement impossible de réaliser la même aventure de nos jours.


33 révolutions de Canek Sánchez Guevara (éditions Métailié)

En utilisant la métaphore d’un vinyle rayé qui ne cesse de tourner dans le vide, ce livre dépeint un pays où l’utopie a sombré peu à peu dans une dystopie. Le personnage est un fonctionnaire travaillant pour l’Etat cubain. Muni de son appareil photo argentique, il observe ses compatriotes en tentant de capturer la routine quotidienne ainsi que les nombreuses vagues d’exil du peuple cubain défilant le long de la côte à bord de leurs radeaux de fortune. «L’espoir se fait rare. Seule la mer, au loin, promet encore quelque chose…»


Sexothéraphies de Elsa Fayner (éditions Seuil)

La journaliste française choisit de raconter le parcours de huit patients pendant toute une année sous le regard de Romy Steiner. Sans juger ni médicaliser leurs maux, la sexologue leur donne les mots et les gestes dont ils ont besoin pour se réconcilier avec leurs corps. Des histoires pour percer les mystères de notre sexualité: blocages, fantasmes, pulsions violentes ou encore frissons d’infidélité.


Fils de gonzo de Juan F. Thompson (éditions Globe)

Enfance difficile quand son père s'appelle Hunter S. Thompson, l'inventeur du style gonzo. Un journalisme à la subjectivité totale pouvant parler des Hells Angels, d'alcool et de drogues sans aucun tabou. Avec les souvenirs qu'il a collecté, le fils désormais adulte rend hommage à son père, décédé en 2005, en montrant les différentes facettes d'un homme qui a marqué les esprits par ses frasques et ses écrits.


Aqua de Michel Roggo (éditions Werdverlag)

Durant sept ans, le photographe fribourgeois a plongé son appareil photo dans les eaux douces du monde pour nous livrer un livre rempli de photographies de paysage. Avec le Freshwater Project, il a sillonné des fleuves, des lagunes et des rivières, en passant par la Suisse bien-sûr mais aussi par l'Australie, la Laponie ou encore le Mexique. Un jeu de lumière mêlant des prises de vues aériennes à des prises de vues sous-marines, sans oublier des bonus vidéos à découvrir à l'intérieur de l'ouvrage.

Photographies. Cuba en noir et blanc, le passé de l'argentique

De Santiago de Cuba à La Havane, un voyage de plus de 1'000 kilomètres à travers le temps.

Trinidad, petite ville au centre du pays, attire de nombreux touristes avec ses rues pavés et ses galeries d'art. Ici, un vieux cubain digne d'un membre de Buena Vista Social Club.

Trinidad, petite ville au centre du pays, attire de nombreux touristes avec ses rues pavés et ses galeries d'art. Ici, un vieux cubain digne d'un membre de Buena Vista Social Club.

 

Dans un ciel orangé, le soleil se couche lentement sur le tarmac de l'aéroport Toussaint Louverture à Port-au-Prince. Voilà une semaine que j'ai passé la frontière de Mallepasse entre la République dominicaine et Haïti. Une même île, deux mondes. Mon article sur l'évolution de la protection des enfants depuis le séisme de 2010 sera prochainement publié. En attendant, cap sur Cuba.

Cuba l'intrépide, Cuba l'invincible, Cuba l'indescriptible. Un pays plein de paradoxes, un fantasme irréaliste, une plongée dans une pauvreté dorée. Et si voyager seul enlève tous repères, j'ai du mal à distinguer la sincérité de l'opportunisme au gré de mes nombreuses et passionnantes rencontres. Santiago de Cuba, Camagüey, Santa Clara, Sagua, Cienfuegos, Trinidad, La Havane : retour en images sur cette traversée d'est en ouest.

 
 

Cette série de photographies a été prise en avril 2018 à l'aide d'un Canon AV-1 argentique. Des clichés d'Iphone en couleur sont disponibles sur mon feed Instagram.