Retour à la partie précédente : I. Un passage délicat à la douane

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II. Traverser la capitale en uber

Direction le centre de la capitale, l’une des plus peuplées au monde. D’un simple clic sur mon téléphone, cette boussole des temps modernes, j’opte pour un Uber Pool. Solution pratique et économique : le prix est affiché à l’avance, tout comme l’identité du chauffeur. Les taxis conservent (encore) la clientèle des générations plus âgées. Si les histoires d’enlèvements dans des faux taxis ne sont plus vraiment d’actualité, les arnaques, ou plutôt les prix anormalement élevés, restent légions. À vous de choisir. Au prix d’une concurrence déloyale, Uber a rabattu les cartes de la mobilité urbaine.

Sur la route, la discussion s’engage avec le chauffeur, tout juste trentenaire, d’origine vénézuélienne. Comme nombreux de ses concitoyens, il a préféré partir, voyant dans le Mexique un eldorado accessible. « La situation dans mon pays est compliquée tu sais. Ici il y a du travail, je conduis tous les jours, cette ville ne s’arrête jamais », raconte-t-il avec élan tandis que nous sommes bloqués dans un embouteillage.

Il est bientôt sept heures, le moteur tourne au ralenti. À l’arrière, les vitres ouvertes laissent passer un air doux qui me caresse le visage. La journée commence bien, le soleil brille sous un ciel bleu éclatant. On pourrait fermer les yeux et se laisser bercer par le chant des oiseaux.

 
 

Faut pas rêver. À México, c’est avant tout des klaxons qui résonnent de minuit à midi, de midi à minuit. Une chorale à ciel ouvert où chacun livre sa partition sans vraiment écouter celle de son voisin. Je note sur mon carnet : « Pour être au calme, s’éloigner du bitume. »

La circulation est saturée, les artères quadrillées, la végétation parsemée. Les ronds-points ? Inexistants. Le paysage défile sous mes yeux, mètre après mètre. J’observe une infime partie de cette ville perchée à plus de 2'200 mètres d’altitude, entourée de montagnes et de volcans dans une vallée nommée l’Anahuac.

 

Tarsicio Sañudo Suárez est spécialisé dans les images de drone. Dans cette vidéo poétique, il nous montre l'immensité de México à travers un kaléidoscope. © Postandfly

 

Bâtie sur un lac désormais asséché, la mégalopole compte 22 millions d’habitants pour 5 millions de véhicules aux heures de pointe. En 2019, México était classée 13ème ville la plus encombrée au monde. Conséquence directe, chaque année ses habitants, surnommés les 𝘊𝘩𝘪𝘭𝘢𝘯𝘨𝘰𝘴, perdent en moyenne huit jours et trois heures, bloqués par la circulation.

Colonia Del Valle, premier arrêt. Alex, architecte d’intérieur franco-mexicain, m’accueille les bras ouverts. Je ne l’ai pas revu depuis des années. Qu’importe, le temps ne peut avoir raison d’une véritable amitié. Je l'ai rencontré en 2015 à Aix-en-Provence lors de ma 1ère année de Master. Nous logions alors dans la même résidence universitaire. Sa simplicité m'a tout de suite plu.

 
Alex en octobre 2016. Près de Marseille, aux Goudes. © Sébastien Roux

Alex en octobre 2016. Près de Marseille, aux Goudes. © Sébastien Roux

 

En guise de cadeau de bienvenue, il m’a préparé une spécialité locale : l’omelette mexicaine. Prenez des œufs, ajoutez-y des tomates, de la coriandre, des oignons et, bien sûr, des piments. Pour agrémenter le tout, déposez une purée de haricots rouges et des nopales, morceaux de cactus verts, à côté de l’omelette. Avec un peu d’imagination, vous obtenez les couleurs du drapeau mexicain et un mélange subtil de saveurs. La gastronomie mexicaine, simple mais terriblement efficace pour reprendre des forces et se remplir l’estomac.

Le choix du Mexique vient en partie de la présence d’Alex dans la capitale. Avec l'expérience, j'ai compris l'importance d'avoir un pied à terre lorsqu'on arrive dans un pays inconnu. Pendant une semaine, il m'a hébergé dans son appartement. En plus de partager de bons moments à ses côtés, j'ai pu préparer sereinement la suite de mon odyssée.

 

Suite et fin de l’épisode (clique sur l’image) OU RETOUR à la 1ère partie du récit

III. Visite du centre historique

© Frederik Trovatten

I. Premier souffle au Mexique

© Ignacio Velez


Texte © Sébastien Roux - Photo de couverture © Jorge Aguilar